🌘 DéconstruIT : Revenir à la base pour mieux construire
Revenir à la base. C’est le véritable défi technologique. En construisant des systèmes de plus en plus complexes, comme des grappes de calcul, des frameworks de programmation, des modèles d’intelligence artificielle de milliards de paramètres, on se crée plus de problèmes qu’on en résout.
DéconstruIT, c’est ma proposition pour former ces premières personnes aptes à développer et implémenter des environnements numériques de recherche et de création.
Je te propose ici un environnement qu’on peut mettre en place sur son ordinateur, en quelques minutes, sans devoir changer quoi que ce soit. Ce retour aux sources s’aligne avec le principe KISS (Keep It Simple, Stupid), qui prône la simplicité dans la conception et l’implémentation de technologies.
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🌘 Le paradoxe de la simplicité
On contribue à créer des logiciels qui sont de moins en moins efficaces. Pourquoi a-t-on besoin de 16 Gigaoctets de mémoire vive, soit 64 fois plus que mon premier ordinateur, pour écrire du texte, envoyer des courriels et visiter des sites web ? Parce qu’en ayant la puissance des microprocesseurs entre les mains, et des besoins qui n’ont pas réellement évolué, on s’est mis à écrire du code de moins en moins efficace. Pour en savoir plus sur le potentiel inexploité de nos machines, écoute ma chronique de février 2025 à ce sujet à l’émission Québec Réveille de CKIA 88.3 : La puissance inexploitée de nos ordinateurs.
De la même manière que l’abondance de pétrole à prix d’aubaine a créé la culture de l’automobile qui a dévisagé nos villes, pollué notre atmosphère, mené à l’individualisation de la société et ultimement, à des guerres mondiales et de l’ultracapitalisme.
Les langages de programmation plus efficaces au niveau des ressources, tel que le dernier arrivé Rust, sont plus complexes à apprendre que les langages interprétés gourmands en ressource comme Python et JavaScript. Même Java, qui est un langage compilé, est reconnu pour être très gourmand en ressources informatiques.
Mais, en réduisant nos besoins, nos attentes de convivialité et d’interfaces brillantes et léchées, on peut faire notre part. Les algorithmes, eux, ne changent pas d’un langage à l’autre. Notre manière d’interagir, elle, change. La ligne de commande est devenue une hantise, mais écrire dans un terminal est soudainement devenu très naturel avec le marketing de ChatGPT, qui n’est rien d’autre qu’un invite de commandes qui écrit dans notre langue ! Pour en savoir plus sur la ligne de commande, consulte mon article : Introduction à la ligne de commande sur Linux et macOS.
Est-ce que l’utilisation des algorithmes d’intelligence artificielle générative peut nous aider à revenir à la base de l’informatique ? C’est un paradoxe, oui, d’utiliser le logiciel le plus gourmand qu’on ait créé dans les dernières années pour écrire du code léger et performant. Pour explorer l’IA générative localement, je te conseille : Crée ton environnement IA local avec des logiciels libres (LLM, RAG, et plus).
Mais, ça pourrait réellement aider à renouer avec les technologies simples, qui ont fait leurs preuves, et qui sont très bien documentées. C’est justement les contenus simples et abondants qui performent le mieux dans ces algorithmes à base de statistiques.
Remettre la littéracie numérique (la capacité à comprendre et utiliser les technologies numériques) entre les mains de la masse de la population est pourtant nécessaire, et nous ne sommes pas assez à pouvoir le faire en ce moment. Les écoles ont abandonné l’enseignement de la logique mathématique et autres branches des mathématiques modernes, qui est essentielle pour ensuite apprendre la programmation. Elles ont été asservies par le culte de Google et Apple, avec leurs Chromebook et iPad. Des outils de consommation bien plus que des outils de création. Nous devrons donc le faire ensemble, sans compter sur les institutions.
🌘 Le plan pour un environnement numérique de recherche et création
Au fil des années, j’ai réalisé que pour construire un environnement numérique de recherche et création, on revient toujours aux mêmes éléments. La première bonne nouvelle, c’est qu’on peut tout faire avec du logiciel libre. La seconde, c’est que c’est léger, et que ça peut fonctionner sur n’importe quel ordinateur des 20 dernières années. C’est ce que j’explore avec le numérique minimaliste. Le plan peut donc avoir une portée mondiale si on a suffisamment de gens pour le faire vivre.
🌘 Les ingrédients et leur utilité
Voici la liste des ingrédients pour cet environnement et pourquoi ils sont essentiels :
- Un langage de programmation au choix :
- Programmer. Comprendre comment ça marche. Voir les possibilités. Savoir reconnaître ce qui est ingénieux de ce qui est juste un produit basé sur l’ignorance.
- Une base de données SQL au choix :
- Organiser ses données. Penser en structure, en propriétés, en relations. Permet de développer une conscience autour des données. Pour approfondir l’organisation des données, lisez : L’interopérabilité et les formats ouverts.
- Qu’est-ce qu’on peut en faire ?
- À qui veut-on les partager ?
- Comment peut-on les enrichir ?
- Pourquoi en accumule-t-on autant ?
- Un logiciel d’édition de code :
- Revenir au format texte
- Se sentir accompagné
- Pouvoir itérer facilement
- Se retrouver devant la simplicité du texte
- Une suite de logiciels d’édition multimédia
- Les humains, on aime les images, les sons, éveiller les sens. Tout simplement.
C’est une liste générique, qui n’impose pas de technologie en particulier. C’est simple et léger. Et ça permet de créer avec un ordinateur.
Si on prend les technologies les plus populaires en 2025, on va se retrouver avec quelque chose qui ressemble à
- Python
- MySQL
- Visual Studio Code
- Inkscape, OBS Studio et Handbrake. Pour en savoir plus, je te conseille mon article sur des alternatives libres à Canva
Si on se remet 25 ans en arrière, sur Windows 2000, on va se retrouver avec …
- C++
- MySQL
- Dev-C++
- Corel Draw, Hypercam et VirtualDub
Mais, tu peux probablement utiliser tous les logiciels de ma première liste sur un ordinateur d’il y a 25 ans, avec un peu plus de patience ! L’idée, c’est de créer quelque chose qui est intemporel. Une base, une fondation de compétences, qu’on peut utiliser avec n’importe quel ordinateur, et qui va perdurer dans le temps.
🌘 Comment on structure notre créativité
Encore un paradoxe. Plus on travaille dans un monde structuré et encadré, plus ça nous permet aussi d’être créatif, parce qu’on n’a pas à penser à tout ce qui va autour de notre création. En développement logiciel, de nombreux petits outils sont venus s’ajouter au coffre à outils au fil des années pour faciliter l’expérimentation, garder des traces et collaborer entre collègues.
Pour garder une trace, se permettre de revenir en arrière, de recommencer, de corriger, et de voir nos progrès, on utilise un gestionnaire de versions. C’est un type de logiciel qui permet d’abord la collaboration sur des projets de code informatique, mais qui peut aussi très bien fonctionner pour tout ce qui peut être mis sous forme de texte. Parfait pour l’écriture créative, les contrats, etc.
Le logiciel le plus connu de ce type est Git. Il a été développé par Linus Torvalds, le créateur de Linux, pour l’aider à gérer les contributions au code source du noyau du système d’exploitation. Ce système est ensuite devenu l’outil de facto pour partager du code en ligne, avec des sites tels que GitHub, GitLab, Codeberg, Bitbucket et Assembla.
Utiliser ce genre d’outil va être contre-intuitif pour plusieurs. C’est basé sur du code et une logique de branches qui n’existe pas vraiment dans le monde physique. Les concepts de merge (fusionner des changements), de push (envoyer des changements vers un dépôt distant), de pull (récupérer des changements depuis un dépôt distant), de commit (enregistrer des modifications) et de rebase (réécrire l’historique des commits) sont des concepts qui n’ont que peu d’équivalents. Les analogies sont difficiles. Mais, c’est un des maux nécessaires pour vraiment apprécier l’informatique, bien travailler, et se permettre d’être créatif. Pour une explication plus détaillée de ces concepts, consulte mon article sur Git.
🌘 Ceci n’est que le début
Je voulais me limiter le plus possible dans la liste d’épicerie de l’environnement numérique de recherche et création. En même temps, je voulais quelque chose qui parle à toutes et tous, et qui permet de créer avec des bases minimalistes, sans systèmes complexes, sans serveurs, sans infonuagique, sans même avoir besoin d’Internet tout court !
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