J'ai suivi dernièrement une formation sur l'interopérabilité des données dans le domaine de la santé. Je m'intéresse de plus en plus à ce domaine de connaissances.
De plus, notre système de santé a un besoin criant de modernisation afin de pouvoir éviter le travail redondant, diminuer les erreurs et optimiser les tâches du personnel qui est débordé. Et je crois bien que mon expérience en intégration de données y serait utile !
L'interopérabilité, c'est la capacité qu'ont les systèmes informatiques de communiquer entre eux et de pouvoir intégrer les données provenant de l'extérieur de ceux-ci.
Ceci se fait généralement par l'adoption de protocoles, de formats communs et d'un vocabulaire normalisé.
C'était aussi une occasion pour moi de me remettre au parfum des technologies sémantiques. Ces technologies permettent de représenter les données avec une structure qui facilite le raisonnement logique.
Je pourrai ainsi préparer le terrain pour étudier la nouvelle tendance dans le monde de l'ingénierie des données : les couches sémantiques (semantic layers en anglais).
Voici le lien de la formation. C'est un vidéo de deux heures. Il est disponible gratuitement sur le site de l'École de santé publique de l'Université de Montréal.
🌘 Introduction
La formation est présentée par Aude Motulsky, Professeure à l'UdeM, Frédéric Laroche, qui est consultant en normes de la santé, et Jean Noël Nikiema, stagiaire postdoctoral, spécialiste des ontologies et de la qualité des données.
🌘 Définitions
Il y a deux définitions courantes de l’interopérabilité :
- Une première, qui est davantage technique, c’est la possibilité d’échanger des données entre deux systèmes, et de
pouvoir les utiliser. C’est celle qui est utilisée dans un ouvrage de
référence : Principles of Health Interoperability (DOI:
10.1007%2F978-3-319-30370-3) - Une seconde, plus au niveau des structures humaines, vient de l’organisme Healthcare Information and Management Systems Society (HIMSS). Selon eux, c’est la capacité de connexion et de coordination entre les organisations qui partagent des données.
🌘 Pourquoi c’est compliqué
Contrairement à un domaine où tout est normalisé sous la forme de transactions, tel que le secteur bancaire, dans le domaine de la santé, il y a plusieurs défis. Les formats de données sont différents d’un établissement à un autre. De plus, un humain, c’est compliqué!
Voici quelques défis :
- Représenter toutes les dimensions du patient
- Suivre le patient dans le temps et l'espace
- Pas d'identifiant unique
- Pratiques et processus peu normalisés
Un exemple facile à comprendre, c’est au niveau de la prise de médicaments.
Les données sont présentes à trois niveaux, et chacun a ses propres outils. Rien ne garantit la cohérence de ces sources d’information. Un médicament peut être prescrit et ne jamais être délivré. De plus, même s’il est délivré, il peut ne jamais être consommé.
🌘 Les 4 couches d’information
On utilise les informations à quatre niveaux différents :
- La technologie : Elle permet de transmettre et de recevoir les données. Elle offre la capacité de les consulter. On parle ici du matériel informatique, de la structure des données et de la syntaxe des formats d’échange
- Les données : Elles comportent les informations à interpréter. On doit pouvoir en comprendre le sens, les importer et les manipuler dans différents logiciels.
- Les humains : Pour que l’humain puisse interpréter les données, on doit pouvoir s’assurer de produire la même information de la même manière pour un processus donné.
- Les institutions : Les données doivent pouvoir être utilisées au niveau des institutions pour l’administration, l’offre de services et la recherche.
🌘 Les objectifs de l’interopérabilité
Il y a trois objectifs fondamentaux, nommés les Triple Aim :
- La santé de la population,
- L’expérience du patient
- Le contrôle des coûts.
On leur ajoute aussi maintenant deux autres objectifs tout aussi importants :
- Le bien-être de l’équipe de soins
- Le respect de la diversité et de l’inclusion dans la pratique médicale.
La suite sera présentée dans le prochain billet du blogue ! Je vais aborder les dimensions techniques et sémantiques.